RETOUR SUR LES ACTIONS 2016

«  Paroles de Faire  », une sculpture sonore qui a voyagé de Verdun (exposition Des pas qui résonnent dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale) à Fresnes, une exposition des maquettes lors du « Printemps du Grand Meaulnes », un disque-objet édité et une bande son disponible sur notre Bandcamp. Le tout sous l’égide d’Eric Delacroix et Xavier Saiki avec des classes de Fresnes et d’Haudainville.
«  Une maille à l’endroit, une danse à l’envers  », où l’art de fabriquer de la laine, d’en jouer et de danser à l’école maternelle de Thillot-Hannonville. Ateliers pour les enfants, ateliers en famille les mercredis, ont permis une explosion de créativité, montrée à tous le 03 décembre. Bravo aux enfants et aux artistes Florie Bel et Eve Petermann !

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«  Une maille à l’endroit, une danse à l’envers  »
Ce projet trouve son origine dans le souhait de faire connaître l’entreprise Bergère de France, patrimoine industriel meusien, vivant et aussi dans sa réalité économique puisqu’il a été menacé récemment de fermeture. Partant de ce savoir-faire local nous avons imaginé de tisser un lien avec les pratiques artistiques développées au sein de Vu D’un œuf depuis plus de quinze ans. L’improvisation, la découverte de l’autre, l’expression de soi  : autant de valeurs fortes portées par la chorégraphe Eve Petermann qui a une grande capacité médiation et d’ouvertures à des publics très différents. Florie Bel costumière et plasticienne toute en sensibilité et subtilité a une grande expérience de manipulation de la matière.
Le projet vu par les artistes
Nous impulserons une façon particulière découvrir la laine, son origine, sa transformation, de travailler cette matière, de la faire vivre à travers la production d’une composition commune aux classes participantes. Cette composition étant plastique et dansée. Nous amènerons les enfants à réaliser, à fabriquer des espaces de matières à partir essentiellement des laines dans leur variété, des fils mais aussi des tissus. Ces réalisations seront planes ou en volume et déclineront des formes basées sur des choses liées à l’univers de cet âge de l’enfance  : des tapis de jeux, des cabanes, des marelles qui pourront se transformer en cabanes de fils, tapis sensorielles à grande échelle, cocons et chrysalides ou se lover… Ces réalisations seront autant de compositions pour y danser, pour y habiter ou pour s’habiller. Au préalable la laine sera teinte, tressée, nouée, emmêlée, feutrée… Les enfants seront amenés à entrer dans la danse. La technique utilisée est celle de l’improvisation et de l’écoute. Le processus chorégraphique en temps réel sera basé sur le champ lexical de la laine et de la couture à l’issue d’un travail de recherche avec les enfants sur ce sujet. Nous aurons donc un réservoir d’actions  : enrouler, tricoter, tisser, passer autour, lier, coudre, découdre, relier, surpiquer, plier, dérouler…de sensations  : le doux, le piquant, le dru, le duveteux, le mou, le dur, le moelleux, le rêche…d’imaginaires  : les cocons, les chrysalides, le labyrinthe, les jeux, les obstacles, le parcours…A partir des compositions en laine réalisées, les enfants pourront danser autour de fils tendus ou non, avec des fils, des pelotes, dans l’ombre projetée des fils … pour finalement danser au sein d’une composition plastique collective. Cela les amènera à prendre conscience que c’est en prenant en compte de l’autre, de ses mouvements, de ses propositions que le projet commun pourra aboutir.
Un atelier de tricotage pour les adultes
Nous avons également eu le désir de tisser des liens en dehors de l’école. D’une part parce que les liens sociaux sont importants à faire vivre en milieu rural et d’autre par ce qui nous a paru nécessaire chez des enfants de cet âge  : nous proposerons des ateliers parents-enfants hors du temps scolaire pour que les adultes contribuent aux réalisations des enfants. Ces ateliers pourront intégrer des enfants plus jeunes ou plus âgés désireux de participer.


«  PAROLES DE FAIRE »
Une sculpture interactive pour un monument d’avenir
Qu’est-ce qu’un monument ? Que représente t-il dans l’espace public ? Pourquoi est-il érigé ? Quel est son signifiant pour la mémoire collective et la mémoire intime ? Comment interroger notre rapport intime à l’espace public ? Que représente une guerre centenaire pour des enfants qui n’ont pas encore 10 ans ? Telles sont quelques-une des questions que se posent les artistes pour travailler autour de cette question avec un groupe d’une cinquantaine d’enfants : questionner pour amener chacun à développer son expression propre et entrer aussi dans un processus de création collective. Le premier Eric Delacroix, est sculpteur, le second, Xavier Saiki est sculpteur de sons : ils imaginent ensemble comment faire entrer les enfants dans ces deux univers. Avec les élèves de CM1-CM2 de Fresnes-en-Woëvre ils conçoivent une sculpture.
Ecoutez !

Eric Delacroix/ Note d’intention Qu’est-ce qu’un monument ?
Ceux de la première guerre mondiale sont partout présents dans les paysages meusiens. Certains ont un intérêt artistique, les groupes sculptés sont parfois intéressantes mais le plus souvent ce qui est frappant est la répétitivité des thèmes. Alors qu’est-ce que l’on regarde ?
De mon côté je vois les noms et les dates de naissance des soldats tombés au combat. Un monument commémore… C’est l’évidence. En tout cas pour nous les adultes. Cette continuité des thèmes me frappe vraiment comme s’ils avaient été taillés, soudés dans l’urgence de la nécessité de commémorer. Mais que voient les enfants ? Il faudra donc les interroger là-dessus. Ils devront donc regarder les monuments, voir où ils sont placés, comprendre l’importance et la symbolique de l’emplacement. Mais ces monuments ne seront pas une source d’inspiration au sens strict, c’est leur regard, leur approche et les choix qui en découleront qui me tiennent à cœur. Avec les enfants j’aimerais que nous partagions l’acte de construire quelque chose en commun et de penser en même temps. Penser pour qu’ils s’impliquent avec mon aide. Approcher le volume, sentir les proportions, se débrouiller avec la matière, penser à la production de son que ces matériaux peuvent générer (au toucher ou de manière naturelle) telles sont les lignes de force de ce travail à inventer.

Xavier Saiki / Note d’intention
Patrimoine, lien entre passé et présent.Structures sonores, paysage et compostion. Chaque pièce sera un écho du lieu, du paysage et de la mémoire. Nous utiliserons différents matériaux sonores pour la composition.
Paroles – texte : questionnement et enregistrement des habitants sur ce qui c’est joué dans cet espace à une période donnée
enregistrement de textes existants (témoignages, poésie)
Paysage sonore
Ecoute et enregistrement des espaces actuels.
Objets / bruitages
Ateliers d’objets sonores. Nous utiliserons des objets plus ou moins quotidien, nous les détournerons afin d’utiliser leur capacités à produire du son.
Ces trois médiums nous servirons à créer un lien entre passé et présent. La notion du présent sera fabriqué avec les matériaux que le lieux nous apportent ( Témoignages d’habitants, paysage sonore…). La notion de passé sera quand elle exploré avec des matériaux plus abstraits. Nous mêlerons tous ces outils pour fabriquer par du montage informatique une série de compositions abstraites et poétique.

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